Soirées Les Grands vins des petits (04 et 11/10)
Après les soirées consacrées aux petites cuvées des « Grands vignerons », nous passons désormais à l’inverse : les grandes cuvées des « petits vignerons », au sens où ils sont moins médiatisés. Bien sûr, ces derniers n’ont pas été choisis au hasard. Nous avons décidé de mettre en avant quelques-uns de nos vignerons fétiches, ceux avec lesquels nous travaillons depuis le début et qui proposent toujours d’excellent rapport qualité/prix, avec beaucoup de régularité. D’ailleurs certains d’entre eux peuvent difficilement être qualifiés de « petits », nous avons peut-être un peu triché… Au milieu de ceux-là, nous avons aussi glissé quelques petits nouveaux pour surprendre nos habitués.
Les vins ont été goûtés à l’aveugle en Zalto Universal.
Soirée n°1
1 Belmont, IGP Côtes du Lot « Montaigne » 2022 : (100% chardonnay, sur sols calcaires kimméridgiens) Couleur claire, nez avec une petite touche grillée de réduction sur lies, qui part assez vite laissant place à des notes florales surtout. La bouche semble un peu jeune et fermée en ce moment mais avec un joli potentiel, fraîche, minérale, avec une belle longueur, mais un peu en-dessous du 2021.
2 Dubuet, Meursault 2021 : (assemblage de Vireuils et Limozin) Meursault classique parfaitement réalisé, combinant à la fois un léger gras/beurré avec une jolie tension, aussi large que long. Un beau classique d’une régularité exemplaire et qui a fait l'unanimité.
3 Durieu, Châteauneuf-du-Pape Lucile Avril 2018 : (sur le plateau de Farguerol) un Châteauneuf très élégant sur ce millésime, beaux fruits rouges à l’eau-de-vie, garrigue, les tannins sont fins, l’alcool bien intégré. Servi assez frais en début de série, il trouve parfaitement sa place.
4 Rollin, Pernand-Vergelesses 1er cru Fichots 2019 : le pinot dans toute sa splendeur, pile dans la bonne phase, combinant fruité frais, tannins soyeux, volume, l’élevage est parfaitement digéré, la finale est longue, acidulée. Superbe bouteille.
5 Terrasse d’Elise, GN 2022 : (grenache) couleur ultra claire, presque rosée, un nez très surprenant, très rose, pot-pourri, avec des notes que l’on trouve plutôt dans des vins blancs ; pêche, litchi, fruits jaunes exotiques. La bouche est plutôt portée sur les fruits rouges écrasés, l’orangette, les épices du souk, toujours ce côté rose, pas de tannins, certains y voient une vinification en vin naturel tant le vin semble déjà prêt et éclatant, d’autres pensent à la Pialade en encore plus frais et léger en alcool. Coup de génie pour certains, un parti pris de l’infusion extrême qui va un peu trop loin pour d’autres. En tout cas un vin qui ne peut laisser indifférent.
6 Alain Chabanon, Languedoc Montpeyroux Esprit de Font Caude 2019 : autant le Rollin était dans un grand jour, autant, Font Caude 2019 a semblé un peu refermé, avec une petite touche poivron étonnante, frais, mais un peu trop austère en ce moment. Il se goûtait mieux et jeune, et aucune crainte pour l’avenir non plus. A attendre.
7 Vignobles Ponty, Canon-Fronsac Grand Renouil 2016 : (100% merlot) Couleur sombre, nez sur les fruits noirs, moka, truffe, tabac. Bouche puissante, encore jeune, pas mal de tannins, pas très boisée, longue avec une sensation caillouteuse. Un joli Bordeaux, typé Saint-Emilion, avec encore un bon potentiel de garde, d’un excellent rapport qualité/prix.
8 Bründlmayer, Kamptal Zöbinger Heiligenstein riesling 2014 : (sols de grès, riches en feldspath) couleur claire aux reflets verts, encore tout jeune. Le nez s’ouvre sur le pétrole, la résine, le citron vert, les zestes, le fruité se fait légèrement exotique avec l’ouverture. La bouche est tendue, minérale, pas un gros volume, mais très longue, salivante, sans tomber dans le trop austère non plus grâce à 3-4gr de sucres résiduels probablement. Parfait pour finir avec le fromage sur une note de fraîcheur.
Soirée n°2
1 Sélèque, Coteaux champenois blanc 1er cru Dizy 2021 : (chardonnay) Couleur claire, nez très beurré, encore un peu d’élevage. La bouche est assez grasse et arrondie pour un coteaux champenois 2021, mais la finale se retend avec une sensation plus crayeuse et minérale.
2 Dubuet, Meursault 2021 : (Vireuils et Limozin) une bouteille du même niveau que la semaine précédente mais dans un style un peu différent, celle-ci est très marquée ananas, plus exotique, étonnant pour 2021, mais c’est excellent aussi. Coup de cœur général.
3 Terres Bariolées, Côtes d’Auvergne Chalenta 2022 : (chardonnay) Tout le monde sent vite que l’on est passé sur des vinifications en nature avec une couleur plus dorée, un vin très trouble, un peu de perlant, une pointe de volatile mais pas de défauts majeurs. Le style a donc divisé et a permis un débat intéressant. Un nez amande, pomme, puis des fruits plus exotiques avec l’ouverture. Une bouche énergique, avec moins de gras que les précédents, une belle finale salivante, il a semblé prêt à boire, avec moins de potentiel d’évolution. A voir ceci-dit…
4 Durieu, Châteauneuf-du-Pape Lucile Avril 2018 : (sur le plateau de Farguerol) un Châteauneuf très élégant sur ce millésime, beaux fruits rouges à l’eau-de-vie, garrigue, les tannins sont fins, l’alcool bien intégré. Servi assez frais en début de série, il trouve parfaitement sa place.
5 Rollin, Pernand-Vergelesses 1er cru Fichots 2019 : le pinot dans toute sa splendeur, pile dans la bonne phase, combinant fruité frais, tannins soyeux, volume, l’élevage est parfaitement digéré, la finale est longue, acidulée. Superbe bouteille.
6 Vaccelli, IGP Ile de Beauté Quartz 2020 : (carcajolo, minustellu, sciaccarellu) Couleur assez claire, nez très orangette, épices, fruits sucrés. La bouche est en fait assez ronde et légère en alcool, tannins souples, très élégant, sans avoir une grande longueur.
7 Y. Clerget, Volnay 1er Cru Carelle sous la chapelle 2016 : un nez étrange, un peu réduit, animal, café, mais aussi un peu végétal. La bouche est austère, encore stricte, mais il y a du fond. Pas dans une bonne phase, à attendre. Merci Vincent.
8 Belmont, IGP Côtes du Lot 2016 : (cabernet franc + syrah) couleur sombre, joli nez que tout le monde aurait placé sur un joli cabernet franc de Loire, touche végétale légère mais bien intégrée, cassis, moka, début d’évolution sous-bois. La bouche présente une belle texture, de la fraîcheur, avec un taux d’alcool moyen (13,5%), beaucoup d’élégance et pas de boisé marqué. Jolie découverte pour tout le monde, semble à point.
9 Vigneti Massa, Derthona Costa del Vento 2017 : (100% timorasso. Piémont) très doré, un nez de beurre rance, noix, signe d’une prémox, c’est un peu mieux en bouche. Pas au niveau habituel de ce très beau domaine. Merci Quentin.
10 Matin calme, Coteaux de l’Aubance 2022 : un Aubance plein de fruits exotiques frais, ananas, passion, mangue, très frais, pas très élevé en sucre (95gr), ultra digeste, pas très élevé en alcool, excellent pour finir.
Château de Beaulon, Cognac XO : un Cognac très fin, noble, pas trop sucré ni trop lisse avec une belle longueur. Merci Fabrice.
Que peut-on conclure de cette double soirée ? Les grands vins des petits ont largement réussi à rivaliser avec les petits vins des grands, à budget quasi similaire, mais avec peut-être un peu moins d’originalité. La seule leçon que l’on puisse en tirer est toujours la même : dans chaque catégorie tout dépend du travail du vigneron, et des phases d’ouverture/fermeture de chaque cuvée.