Soirées Meursault des 26/11 et 03/12
Si Meursault a cette image de vins gras et beurrés, elle le doit avant tout à son histoire et à certaines modes de vinification, bien plus qu'à sa situation climatique et géologique...
Vinification à l'ancienne
1 Philippe Pernot-Belicard, Meursault 1er cru Les Perrières dessous 2017 : Couleur dorée, nez encore légèrement marqué par l’élevage, beurré, vanillé, fruits jaunes assez mûrs, gourmand. La bouche est grasse, beurrée, mais alors qu’on s’attend à un vin un peu lourdaud, le grand terroir des Perrières Dessous marque son empreinte sur la finale, très caillouteuse, acidulée, qui permet au vin de garder un bon équilibre. Ca commence fort.
Vinification nouvelle
2 Antoine Jobard, Meursault En la Barre 2017 : Couleur plus claire, nez marqué par le grillé des lies, allumette, plus floral, fruité moins mûr, plus citronné. La bouche est très droite, énergique, un brin austère même, toute en longueur, pas du tout beurrée. Une opposition de style très intéressante.
Parcelles du milieu de coteau
3 Raphaël Coche-Dury, Meursault 2017 (mise LP) Couleur entre les deux premiers, nez expressif, beurré, légèrement vanillé, petite touche toastée, bouche avec du gras mais aussi beaucoup de tension derrière, aussi large que longue, finale très longue, minérale, fraîche. Semble presque prêt à boire en ce moment. Un peu plus de tout par rapport au Pernot-Belicard. Un des vins de la soirée à l’unanimité.
4 Dominique Lafon, Meursault 1er cru Charmes 2017 (Charmes dessus) Couleur proche du précédent, nez un peu plus fermé, semble moins beurré, un peu plus grillé. La bouche montre un gros volume, bien équilibrée entre gras et acidité, mais un peu plus fermée que le Coche-Dury, la finale semble plus longue encore mais offre un peu moins de plaisir en l’état. A attendre encore un peu mais plus gros potentiel.
5 Pierre Morey, Meursault Les Perrières 2015 (perrières dessous) : Couleur dorée, nez légèrement miellé, fruits secs, silex, pas du tout beurré, très différent des autres. Bouche très minérale, tendue, avec en même temps le côté solaire du millésime qui ressort au niveau aromatique. Finale très longue, marquée caillou fumé là encore. Un grand vin de gastronomie, bien dans le style austère du domaine, taillé pour une très longue garde.
Jean-Baptiste Bouzereau, Meursault 1er cru Genevrières 2014 (Genevrières dessous) : (Soirée du 03/12) Couleur légèrement évoluée, nez sur les fruits exotiques, très léger beurré, pas de notes grillées. Bouche fruitée, pas très grasse, ni très volumineuse, elle manque un peu de tension.
Parcelles du haut de coteau
6 Pierre Morey, Meursault Les Tessons 2015 : (Soirée du 03/12) Couleur légèrement dorée, nez de brioche, noisette, pain grillé, pas du tout beurré. Bouche très droite, grosse énergie, beaucoup de fraîcheur pour 2015, tout en longueur, sur les agrumes, austère, avec une sensation presque tannique, des amers nobles en finale. Coup de cœur pour certains, trop en tension pour d’autres.
Jean-Baptiste Bouzereau, Meursault Les Tessons 2016 : Couleur déjà bien évoluée, nez sur le miel, les fruits exotiques, le coing, qui ne fait pas du tout chardonnay, déjà bien évolué. La bouche le confirme, la bouteille semble avoir déjà bien vieilli, manque d’intensité, la finale semble un peu courte et fatiguée. Une bouteille en-dedans.
7 Jean-François Germain, Meursault 2016 (Au moulin judas et Vireuils) Couleur or pâle, nez expressif, sur les agrumes, même un peu de fruits exotiques avec l'aération, floral, pas du tout de beurré ni de vanillé, très pur. La bouche le confirme, très droite, très intense avec une excellente longueur pour un village.
8 Jean-Marc Roulot, Meursault Vireuils 2016 (Vireuils dessous) Couleur un peu plus claire, nez qui demande du temps, très léger grillé des lies, pas du tout beurré, notes minérales, un peu mentholé, quelques fruits presque exotiques dans le fond. Bouche très droite, épurée, avec de la tension, des amers, une très bonne longueur, austère, qui demanderait quelques années de cave en plus dans l’idéal.
Meursault Rouge
9 Vincent Latour, Meursault rouge 1er cru Les Cras 2017 : Couleur assez claire, nez éclatant, plein de petits fruits rouges, presque de l’orangette, des épices. Bouche très fruitée, légère, peu de tannins, gourmande, mais assez longue tout de même. Très belle surprise pour tout le monde.
Vincent Latour, Meursault rouge 1er cru Les Cras 2018 : (soirée du 03/12) Couleur foncée pour du pinot, nez de cerise et presque de fruits noirs, éclatant en ce moment. La bouche est gourmande, très fruitée, beau volume, tannins très fins, peu d’élevage ressenti, finale longue. Là aussi, très belle surprise pour tout le monde.
Comme toujours nous avons eu 9 bouteilles très différentes les unes des autres, qui rendent bien impossible de dire ce à quoi ressemble un Meursault. En fonction de la vinification, de l'emplacement sur le coteau et du millésime les vins peuvent aller du très gras au très tendu avec tous les intermédiaires possibles. Les préférences ont logiquement été toutes aussi variées.
Merci à tous les participants de ces deux soirées. On se retrouve avec le plus grand plaisir en 2022 dès que possible.