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La Cave du Théâtre
La Cave du Théâtre
26 janvier 2019

Soirée étude de terroir : la Wachau

 Les participants de la dernière soirée Barolo ont souhaité remettre le couvert et découvrir une nouvelle région ayant une culture historique de la vinification parcellaire, comme en Bourgogne ou en Alsace par exemple. Cette fois-ci, direction l'Autriche !

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1 Franz Hirtzberger - Riesling federspiel “Steinterrassen” 2017 : Couleur claire, nez expressif et élégant sur des notes de fleurs blanches, de citron vert, de fruits jaunes, ne fait pas très riesling. Bouche vive, perlante, beaucoup de fruits, d'agrumes surtout, et une finale très fraîche, désaltérante, qui donne envie d'y revenir. Belle entrée de gamme, pas très complexe, mais parfaite pour l'apéritif. TB-.

 

2 Emmerich Knoll - Riesling federspiel 2016 : Même couleur, nez plus marqué par des fruits mûrs et fruits exotiques, petite touche de pétrole, on sent un peu plus le riesling, du silex aussi. La bouche est plus mûre, moins vive, moins perlante, facile à boire car légère en alcool et fruitée, mais ça manque un peu d'acidité par rapport au précédent. Ca reste néanmoins un bon petit vin d'apéritif. B+.

  

3 Hofstätter - Riesling federspiel “Singerriedl” 2016 : Couleur un peu plus dorée, nez un peu réduit au départ avec un côté fumé, silex, qui devient plus léger à l'aération, moins fruité, mais plus minéral que les précédents. La bouche est perlante, vive, tendue, minérale, citronnée, un côté zeste de pamplemousse aussi et une légère amertume. Finale pas très longue, mais salivante qui donne envie d'y revenir là aussi. TB-.

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4 Leo Alzinger - Grüner Veltliner federspiel  “Hochstrasser” 2016 : Couleur claire, nez différent, on sent qu'on a changé de cépage, miel, fruits exotiques, poivre, sans être exubérant et donc jamais écoeurant. Bouche vive, perlante, minérale, où on sent que tout est fait pour garder de la fraîcheur sur une parcelle et un cépage qui pourraient vite donner un vin lourd, mais ce n'est pas le cas, on reste toujours sur une belle acidité et des fruits mûrs. Bon petit vin, taillé pour l'apéritif là aussi. TB-.

 

5 Högl - Grüner Veltliner smaragd “1000 Eimerberg” 2016 : Couleur or clair, nez bien plus opulent et démonstratif, on sent le passage à la catégorie "Smaragd", très marqué fleurs blanches, un peu violette et anis le soir, comme un viognier trop lourd, plutôt sur la rose à la gewurz le lendemain, des fruits surmûris, c'est très variétal. La bouche est très grasse, opulente, mais vite lourde et écoeurante. Moyen.

 

6 Pichler-Krutzler - Grüner Veltliner “Supperin”  2016 : Couleur dorée, nez très minéral avec une touche de miel, peu de fruit, pas du tout variétal, il faut aller le chercher, peut-être une pointe d'épices (safran ?). La bouche est vive et tendue pour du Grüner, ultra minérale, le cépage est complètement effacé au profiter du terroir, le vin n'est pas encore très complexe, peut-être un peu fermé pour être jubilatoire, mais il s'annonce très grand dans quelques années. Finale de longueur moyenne, fraîche, sur le miel et le minéral. Un style très convaincant, d'autant plus que la parcelle n'est pas la plus qualitative du coin en théorie. TB.

 

7 Prager (Toni Bodenstein) - Riesling smaragd “Achleiten” 2016 : Couleur bien plus claire avec ce passage aux Rieslings "Smaragd", nez très élégant, pas d'hydrocarbures mais des notes florales, des agrumes, de la mirabelle, on sent qu'il lui manque juste quelques années pour développer plus de complexité. La bouche est impressionnante d'énergie, de tension, parfaitement équilibrée par un beau volume et une impression minérale qu'il n'y avait pas au nez. La finale est bien plus longue et persistante, plus saline aussi que celle des autres vins. Le gagnant de la soirée à l'unanimité, même s'il lui faudrait encore un peu de temps pour être qualifié de grand vin. TB+.

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8 Johann Donabaum - Riesling smaragd “Offenberg” 2003 : Couleur dorée, nez bien marqué pétrole, c'est le premier riesling aussi facilement identifiable, avec des notes de miel, de résine, de fruits jaunes. La bouche est sur la même aromatique, encore jeune pour 2003, même si le fruit a laissé place au minéral et aux hydrocarbures, seule la finale est un peu plus décevante avec une pointe de caramel et peu de longueur. Cette fois-ci, on sent qu'il s'agit d'un vin "moyen" mais bu à son apogée. TB.

 

9 Rudi Pichler - Grüner Veltliner smaragd “Hochrain” 2008 : Couleur dorée, nez très marqué par des notes fumées/grillées, comme du silex, voire par moment du pneu brûlé, du caoutchouc, un peu repoussant au premier nez mas on s'y fait petit à petit. Derrière quelques notes miellés, très peu de fruit, très austère. La bouche est très énergique, tendue, avec un beau volume, surtout à l'aération, voire un peu de gras le lendemain, c'est le seul qui rivalise avec le Prager à ce niveau-là. Le cépage est impossible à reconnaître. La finale est longue, toujours à fond sur le caillou fumé/grillé, une pointe de poivre aussi. TB.

 

10 FX Pichler - Grüner Veltliner smaragd “Kellerberg” 2010 : Couleur dorée, le nez évoque un liquoreux, encore bien plus miellé que les précédents, fruits mûrs, ananas, coing, voire papaye, du poivre, très beau, même si on reconnaît facilement le cépage. Ca se gâte en bouche où l'attaque est ronde et épaisse, sur les arômes du nez avec des notes minérales aussi mais on sent peu à peu les 14,5% passer devant. C'est puissant, avec une grosse ampleur, de la longueur, mais le vin manque cruellement d'acidité, il finit lourd, pataud, uniquement sur l'alcool. Un peu décevant pour ce qui était censé la grande bouteille réunissant un beau millésime, une belle parcelle et un bon producteur. On comprend avec le nez et l'attaque pourquoi ce genre de vin peut plaire aux critiques (Falstaff, Parker) mais avec la fin de bouche on perçoit aisément les raisons pour lesquelles ces gros Smaragd commencent à être critiqués. TB-.

 

11 FX Pichler - Grüner Veltliner smaragd Terrassen 1994 : Couleur plus claire que le précédent, nez très minéral, caillou fumé, peu de fruit, presque un côté hydrocarbures, on ne sent plus le cépage. La bouche est encore là, manquant de fruit certes, mais avec de belles notes minérales, encore une acidité correcte. La finale par contre est très courte. Pour une entrée de gamme, ça a sacrément bien vieilli. TB-.

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Merci à tous les participants de cette soirée "ultra pointue", mais très intéressante. Les 11 vins étaient très différents, en fonction des terroirs bien sûr, mais aussi en fonction des styles de vinification. Dans l'ensemble les rieslings ont été préférés aux grüners grâce à leur forte acidité naturelle, et les vignerons travaillant sur la tension (Prager, Pichler-Krutzler, Rudi Pichler) l'ont emporté sur les vignerons au style opulent bien compliqué pour nos palais français (FX Pichler, Knoll). 

Notre prochaine "étude de terroir" devrait nous emmener en Allemagne...

 

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