Soirée d'anthologie du 30/11/2018
Salon, Champagne Blanc de blancs Brut 2006 : Couleur très claire, nez fin et élégant, floral, sur les agrumes, une pointe de noisette. En bouche la bulle est très fine, presque insensible, le vin semble évident, parfaitement équilibré, mais il faut aller le chercher (peut-être plus que sur d'autres millésimes plus puissants). Certains lui ont reproché d'être trop fin, s'attendant à plus d'épaisseur et d'exubérance, mais aussi de longueur. On se rattrapera avec la suite.
Domaine d’Auvenay, Auxey-Duresses « Les clous » 2006 : Couleur dorée, le nez est magnifique, exubérant, avec comme toujouts une touche d'alumette mais parfaitement intégrée au milieu de miel, de fleurs, de fruits jaunes, de fruits secs... La bouche est à la fois très longue, tendue par une grosse acidité et très large avec une grosse épaisseur. Comme d'habitude tout le monde est bluffé, d'autant plus qu'il s'agit d'un village mais au niveau de bien des Montrachets.
Jean-Louis Chave, Hermitage blanc 2007 : La première bouteille a une pointe de liège au nez et à l'attaque, c'est vraiment léger mais ça suffit à gâcher le plaisir. Pas le choix, on la change. La seconde est bien mieux : d'une belle couleur dorée, un nez sur le miel, la poire, l'abricot. La bouche est épaisse, plus grasse que la première bouteille, puissante, massive, juste ce qu'il faut de fraîcheur derrière. Très belle longueur là aussi.
"Rien à faire, c'est bouchonné"
Bonus : Jacques-Frédéric Mugnier, Chambolle-Musigny 2013 : (bu à l'aveugle) pour ne pas attaquer les rouges directement par la DRC, nous avions choisi un vin de "transition", tout en élégance lui aussi pour "emmener" le suivant. La robe est claire, le nez plein de petits fruits rouges, beaucoup de fraîcheur, la bouche croquante, juteuse, peu tannique, pleine de fruit jusqu'à la finale de longueur moyenne. Un très beau vin, bien évidemment éclipsé par le suivant.
Domaine de la Romanée-Conti, Romanée-Saint-Vivant 2006 : Couleur plus soutenue que le Chambolle et le que le Chambertin, le nez est très élégant, encore plein de fruits rouges, de cassis et de mûre, avec des notes de réglisse, de rose et de pivoine comme dans un pot-pourri, pas vraiment de traces d'évolution. La bouche est incroyable, pleine de fruits frais qui rendent le vin juteux et croquant, une texture de velours, bien plus d'épaisseur que le Chambolle, et dans le fond une superbe acidité qui fait durer le vin pendant des heures. Il est moins démonstratif que le vin d'Auvenay, mais on se dit que tout est là, à la bonne place. Tout le monde en attendait beaucoup et personne n'a été déçu, bien au contraire. On frôle la perfection avec ce vin magique, qui en plus n'est qu'à l'aube de sa vie.
Jean-Louis Trapet, Chambertin Grand cru 2011 : Couleur rubis, un peu plus claire que le précédent, le nez fait plus "rustique", un peu terreux, fumé, épicé, avec de beaux petits fruits rouges. La bouche est plus puissante, moins soyeuse, moins épaisse, mais comme toujours chez Trapet très pure et minérale avec beaucoup de tension et de longueur, des tannins un peu plus présents. C'est un vin qui aurait pu paraître magnifique dans un autre contexte, mais là il est complètement éclipsé par la St Vivant.
Domaine Jamet, Côte-Rôtie 2011 : On passe à une couleur bien plus sombre, un nez "sauvage", lardé/fumé, sur l'olive, l'anchois, la violette, une vraie syrah ! La bouche est fine, fraîche, toujours très aromatique, encore toute jeune, très longue, une grande Côte-Rôtie, qui a surpris pas mal de monde par son style très pur.
Château Lynch-Bages, Pauillac 1983 : Couleur tuilée mais pas si évoluée que ça pour un 1983, le nez possède encore de beaux fruits rouges, un peu de sous-bois, de cèdre, de tabac. La bouche semble encore plus jeune, toujours fraîche, avec la noblese des grands Pauillac bus à leur apogée, les tannins sont fondus par le temps. Très belle bouteille, qui est une fois de plus la preuve que les grands Bordeaux nécessitent de la patience.
Château Yquem, Sauternes 1995 : Couleur or foncé, superbe nez sur l'abricot, les fruits exotiques, une pointe de cire et d'encaustique, du miel bien sûr. La bouche reste très digeste, sirupeuse sans être trop lourde. L'équilibre est parfait comme souvent avec Yquem. L'accord avec le crumble au coing est lui aussi parfait. On termine en beauté.
Merci à tous pour cette excellente soirée, avec de grands vins bus dans la bonne humeur, qui nous a confirmé une fois de plus que la DRC et Leroy ne jouent pas dans la même cour que les autres. On se retrouve en 2019 avec un nouveau programme que nous espérons tout aussi alléchant.